Il y a juste un pas pour honorer ce que tu vois. Les ombres du ciel viennent obscurcir la lumière du jour pour que les âmes puissent venir danser et célébrer la vie, la mort, le cycle.
Sous le vitrail de cette ancienne chapelle, je fais des gestes que je ne suis pas censée connaître, j’allume une flamme pour que brille l’espoir et je porte une attention chère à mon cœur.
Laisser mourir.
Laisser mourir cet amour qui n’en est pas, observer ce qui a pourri pendant de longs mois, compost de l’être vivant que j’incarne, et le laisser se déposer à mes pieds pour venir me nourrir.
Laisser mourir mon ego qui se défend dans le vide, laisser partir ces morceaux de vie qui ont gonflé les voiles de ma colère, abandonner au pied de cet autel improvisé les masques que je n’osais pas encore enlever.
Laisser mourir ce qui de l’intérieur vient voiler mon regard sur ce qui se passe à l’extérieur, déposer le sac des attentes trop lourdes à porter, des contraintes qui me font comme un corset trop serré, respecter les limites qui me nourrissent.
Et danser. Danser sur tous ces deuils à faire, danser pour ceux qui m’ont quitté, danser pour célébrer que chaque naissance porte sa part de mortalité, que c’est ce qui nourrit les passions de savoir qu’un jour, le feu peut s’éteindre. Danser et célébrer la femme que je suis, celle que j’étais et celle que je deviendrai.
Allume la lumière et rappelle-toi : tu peux voir de la magie en toute chose. Saura-tu regarder ?